Tout le monde en parle. « La révolution Blockchain en marche » – Le Monde 2016, « La technologie Blockchain pourrait doper le PIB mondial de 1.500 milliards d’euros d’ici à 2030 » – Les Echos 2020, « Les entreprises françaises plongent dans la Blockchain et les cryptoactifs » – Le Figaro 2022. Cette technologie numérique est révolutionnaire dans de nombreux domaines, tels que l’immobilier, la banque ou encore la sécurité alimentaire et pourtant si peu la comprennent. Qu’est-ce qu’une Blockchain ? Comment fonctionne-t-elle ? Comment peut-elle être utilisée ?
La blockchain : création et définition
La blockchain a été introduite pour la première fois en 1991 par un groupe de chercheurs. Il s’agissait d’horodater des documents numériques et de les rendre infalsifiables. Elle a connu son premier succès auprès du grand public en 2009 lorsque Satoshi Nakamoto a créé la première crypto-monnaie numérique : le Bitcoin.
Comme son nom l’indique, une blockchain est une chaîne de blocs qui contient des informations. Chaque bloc est indépendant mais lié au précédent et au suivant. Elle peut être distribuée auprès de chacun de ses membres qui dispose alors de droits égaux (on parle alors de registre distribué/blockchain publique) ou centralisée au sein d’un nombre plus réduit de nœuds (on parle alors de blockchain privée). Lorsqu’il n’existe qu’un seul nœud on parle de système centralisé à l’instar de Airbnb ou Uber.
Comprendre le hachage dans l’univers de la blockchain
Dans la blockchain chaque bloc contient des données. A titre d’exemple, la blockchain Bitcoin stocke les détails d’une transaction, tels que l’expéditeur, le destinataire et le montant des pièces. Le contenu est certifié par la fabrication d’une sorte d’empreinte digitale unique appelée le hachage. L’empreinte de chaque bloc est inscrite dans le bloc suivant. Ainsi, si le contenu d’un bloc est modifié, son empreinte le sera également ce qui marquera une différence avec le bloc suivant. La modification sera donc identifiée et la blockchain sera invalidée. C’est ainsi que la fraude est évitée, ce qui fait dire que la blockchain est infalsifiable.
Cependant, l’utilisation du hachage n’est pas suffisante pour empêcher la falsification. De nos jours, les ordinateurs peuvent calculer des centaines de milliers de hachages par seconde. On peut effectivement modifier un bloc et recalculer tous les hachages des autres blocs pour rendre la blockchain à nouveau valide. Pour éviter ce problème, certaines blockchains sont dotées d’un mécanisme de consensus appelé Proof-of-Work (preuve de travail en français). Le Proof-of-Work exige que les personnes qui possèdent les ordinateurs du réseau résolvent un problème mathématique complexe pour pouvoir ajouter un bloc à la chaîne.
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Qu’est-ce que le processus de minage en blockchain ?
La résolution de ce problème est connue sous le nom de minage, et les “mineurs” sont généralement récompensés pour leur travail en crypto-monnaie. Cependant, le minage n’est pas facile. Le problème mathématique ne peut être résolu que par essais et erreurs et les chances de le résoudre sont d’environ 1 sur 5,9 trillions. Il requiert une puissance de calcul importante qui consomme des quantités d’énergie considérables. En d’autres termes, la récompense de l’activité de minage doit être supérieure au coût des ordinateurs et au coût de l’électricité nécessaire à leur fonctionnement, car il faudrait des années à un seul ordinateur pour trouver une solution au problème mathématique. Par ailleurs, il existe un autre moyen pour les blockchains de se sécuriser, à savoir la distribution. Comme expliqué auparavant, au lieu d’utiliser une entité centrale pour gérer la chaîne, les blockchains utilisent un réseau peer-to-peer (P2P) auquel chacun à accès. Lorsqu’un membre (un nœud) rejoint ce réseau, elle obtient la copie complète de la blockchain. Le nœud peut l’utiliser pour vérifier que tout est toujours en ordre.
Que se passe-t-il lorsque quelqu’un crée un nouveau bloc ? Le nouveau bloc est envoyé à tous les membres du réseau. Chaque nœud vérifie alors le bloc pour s’assurer qu’il n’a pas été altéré. Si tout est vérifié, chaque nœud ajoute ce bloc à sa propre blockchain. Tous les nœuds de ce réseau créent un consensus. Ils se mettent d’accord sur les blocs qui sont valides et ceux qui ne le sont pas. Les blocs qui sont altérés seront rejetés par les autres nœuds du réseau. Pour réussir à modifier une blockchain, il faut donc modifier tous les blocs de la chaîne, refaire la Proof-of-Work et prendre le contrôle de plus de 50% du réseau peer-to-peer. Ce n’est qu’alors que le bloc modifié sera accepté par tous les autres nœuds.
La création de la blockchain a suscité l’intérêt de nombreuses personnes. D’autres ont réalisé que la blockchain pouvait être utilisée dans leur propre domaine professionnel tel que le stockage des dossiers médicaux, les actes juridiques ou même la collecte des quittances fiscales. Mais la blockchain est-elle une nouvelle révolution ou de la pure spéculation ?
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