Comme toute technologie novatrice, la blockchain tente de développer un écosystème d’utilisateurs mais elle fait face à une série de problèmes. Parmi eux, on retrouve le besoin des utilisateurs pour grandir, le besoin de cas d’usages pour que les utilisateurs s’y intéressent ainsi que des entreprises ayant une main d’œuvre qualifiée pour construire. C’est précisément pour résoudre ce dernier point que Jérémy Wauquier a fondé Alyra, l’école Blockchain, en 2019.
Qui a fondé Alyra et pourquoi ?
Jérémy Wauquier a fondé Alyra en 2019, suite à une carrière dans la formation professionnelle. Ce passionné de cryptomonnaies a rapidement constaté une forte demande de l’écosystème pour la formation. En effet, suite au bullrun (très forte hausse des cours des cryptos) de 2017 et le développement des smart contracts, le besoin en développeurs s’est fait ressentir auprès de toutes les entreprises, mais également des passionnés.
Ainsi, Jérémy et ses équipes ont débuté avec une première formation pour les développeurs blockchain afin de leur permettre de créer des applications décentralisées (dApps) sur la blockchain Ethereum.
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Quelles sont les débouchées professionnelles des étudiants d’Alyra ?
Les équipes d’Alyra sont en contact avec un vaste réseau d’entreprises du WEB3. Le discord d’Alyra regroupe plus de 130 entreprises partenaires postant des offres d’emploi pour les étudiants de l’école. Ce réseau fort permet aux alumni de l’école de trouver des postes dans des entreprises reconnues de l’écosystème comme Tezos, RealT, Consensys, JustMining ou encore Blockchain Partners. Au-delà de l’intérêt pour l’insertion professionnelle, ce réseau permet à l’école d’être au plus proche des besoins de l’écosystème afin d’étoffer ses programmes de formation.
Quelle est l’offre de formation que propose Alyra ?
Aujourd’hui, Alyra propose 4 formations : Développeur Blockchain, Consultant Blockchain, Finance Décentralisée et blockchain, Développez votre 1ère collection NFT.
Ces parcours ont pour objectif d’adapter le métier des étudiants aux besoins du WEB3. En effet, les métiers du WEB3 sont les mêmes qu’au sein d’une entreprise traditionnelle mais avec des problématiques différentes et un aspect technique singulier. Par exemple, le parcours Finance Décentralisée et blockchain permettra à des professionnels de la finance, comme un gestionnaire de patrimoine, de comprendre la finance décentralisée et de potentiellement proposer de nouvelles solutions à ses clients, comme l’investissement en crypto.
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Que pensez-vous du développement des cursus blockchain au sein des écoles traditionnelles ?
Des programmes blockchain se créent régulièrement soit au sein des écoles traditionnelles (universités, écoles de commerce, écoles d’ingénieur) soit à travers des cours (les smart contracts dans le droit français) soit à travers des parcours complets (Metavers for Business de l’ESCP par exemple).
Pour Jérémy Wauquier, ce développement de l’offre de formation est une bonne chose pour l’écosystème, son adoption et le développement des cas d’usages. Il ne considère d’ailleurs pas ces écoles comme des concurrents directs car leur cible n’est pas exactement la même.
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Quelles différences entre Alyra et une école traditionnelle ?
Les écoles traditionnelles ciblent des étudiants ayant en général moins de 25 ans suivant un parcours initial (la voie classique que suivent les étudiants en France) tandis qu’Alyra propose une formation continue pour des étudiants allant de 19 à 64 ans. Pour cela, l’école propose ses cours les soirs et permet donc à ses étudiants de poursuivre leur carrière professionnelle en parallèle des formations. Celles-ci durent 12 semaines et sont effectuées sur une plateforme dédiée (afin de proposer des vidéos de cours et des exercices), 2 à 3 cours en live par semaine avec les formateurs et enfin un live hebdomadaire avec un expert de l’écosystème sur un sujet précis. Les promotions chez Alyra atteignent désormais la taille de 160 étudiants par batch.
Concernant le financement des formations, selon le profil de l’étudiant, plusieurs possibilités existent : aide de Pôle Emploi, financement CPF, les fonds d’entreprises, par fonds propres, en crypto. Les conseillers formations sont à disposition pour vous aider via des rendez-vous téléphoniques.
Quel est le rôle de l’Etat dans le développement des formations blockchain ?
Le gouvernement a déclaré à plusieurs reprises vouloir faire de la France le “hub européen des cryptos”. Selon Jérémy Wauquier “ce n’est pas le rôle de l’Etat de tout créer mais c’est le rôle de l’écosystème de s’organiser”. Plus concrètement, les divers organes de l’Etat et du Gouvernement se mobilisent indépendamment afin de soutenir l’écosystème. Par exemple, France Compétence va reconnaître les formations d’Alyra, des députés vont militer en faveur de la blockchain au sein des instances décisionnelles, la BPI va apporter de la financement aux entreprises WEB3, la Mairie de Paris va, à travers Paris Code, proposer de la formation blockchain. Ainsi, l’Etat, à travers ses organes, se montre favorable au développement de l’écosystème. Mais c’est bel et bien le rôle des builders français de faire avancer l’adoption via diverses initiatives.
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Que prévoit Alyra pour la suite ?
Aujourd’hui, Alyra poursuit son développement, notamment en continuant d’étoffer son offre de formation. Prochainement, l’école proposera une formation sur la méthode agile appliquée à l’écosystème blockchain. Cette méthode de travail est extrêmement demandée par les employeurs de la Tech car elle permet à l’écosystème d’évoluer plus vite et de gagner en maturité. Le parcours “Développez votre 1ère collection NFT” récemment lancé permet à ses étudiants de prendre en main l’un des outils les plus en vue des entreprises traditionnelles. Enfin, un parcours proposera d’apprendre à lancer un nouveau token et à le lister sur les exchanges.