La technologie de la blockchain et son caractère décentralisé repose sur le fonctionnement d’un protocole. Le but de ce protocole est de voter si une information est validée et donc si elle sera ajoutée dans le prochain bloc et à la suite de la chaîne. Cette action de validation est faite par les validateurs de la blockchain, également appelés les nœuds. Cependant, il arrive qu’après divers évènements, la communauté et les validateurs se divisent et ne parviennent pas à un consensus commun. Nous pouvons alors voir émerger un fork, autrement dit une scission de la blockchain en deux blockchains.
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Différence entre un hard fork et un soft fork
Un fork se produit lorsque la communauté ne se met pas d’accord sur la suite de la chaîne de bloc. En effet, le fait d’être open source et décentralisé permet à la communauté d’utilisateurs d’être l’acteur principal de l’évolution d’une blockchain. Ainsi, si une partie de la communauté souhaite modifier le protocole de la blockchain ou des règles élémentaires, elle peut créer une seconde chaîne partageant l’historique de la chaîne originel mais déviant de sa direction à l’avenir.
Il existe ainsi deux familles de divisions : le soft fork et le hard fork.
- Le soft fork s’apparente davantage à une mise à jour de la blockchain, afin de corriger des imperfections et de pérenniser son avenir. La caractéristique première du soft fork vis-à-vis du hard est que ce changement est accepté par l’ensemble de la communauté. La chaîne continuera ainsi son chemin et sera toujours liée à son historique passé.
- Le hard fork voit le jour quand la communauté ne parvient pas à se mettre d’accord et qu’une partie décide de suivre son propre chemin. Dans ce type de forks, le code n’est plus compatible avec les blocs précédents. Cette seconde chaîne aura ainsi ses propres règles et sa propre cryptomonnaie
Que ce soient Bitcoin ou Ethereum, les deux blockchains (comme de nombreuses autres) ont déjà connu des soft et hard forks. Concernant les hard forks, on peut nommer l’un des plus connus sur la blockchain Ethereum avec le hack du projet The DAO qui a permis le vol de 50 millions de dollars. Suite à ce hack, la majorité de la communauté a accepté de créer un hard fork, afin de revenir en arrière dans la chaîne de blocs, de supprimer la partie à partir du hack afin de rendre aux membres leurs ETH et de reprendre le cours de la blockchain. Ce hard fork gardera le nom de Ethereum (et il s’agit donc bien la chaine que l’on utilise actuellement), mais pour des raisons philosophiques, une partie de la communauté était contre ce fork et décida de maintenir la blockchain initiale sans la correction et cette chaîne se nomme Ethereum Classique.
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Pourquoi les forks sont importants pour l’écosystème ?
Au-delà de trancher entre les désaccords de la communauté, les forks permettent de corriger des failles de sécurité de la blockchain ou encore d’apporter de nouvelles fonctionnalités et perspectives d’évolution.
En ce sens, les forks sont nécessaires pour l’écosystème. Prenons l’exemple de Bitcoin et de sa grande mise à jour “Taproot” fin 2021 qui a permis le développement de smart contract (contrats intelligents) sur la blockchain roi. Cela a donc permis le lancement du Lightning Network, un protocole visant à accélérer les transactions, les rendre moins coûteuses et ainsi à régler le problème de scalabilité de Bitcoin. De façon générale, l’utilisation de smart contrat permet le développement de DApps, l’émergence de la DeFi, de cas d’usage dans la logistique, l’industrie, les jeux vidéos et bien d’autres secteurs.
Il est important de garder à l’esprit qu’un fork est une mise à jour d’une blockchain. Elle permet ainsi à cette dernière d’être davantage performante, de garantir plus de sécurité à son écosystème, plus de possibilité d’utilisation à sa communauté et une meilleure adoption de façon générale. The Merge d’Ethereum prévu pour septembre 2022, constituant le passage d’un consensus de Proof-of-Work vers un consensus de Proof-of-Stake, sera sans doute la mise à jour la plus importante de l’histoire de la blockchain et a, par exemple, pour but de résoudre ses problèmes de consommation d’énergie. Rendre la blockchain moins énergivore pourra peut-être attirer davantage d’investisseurs institutionnels et donc accélérer l’adoption de cette technologie au plus grand nombre.
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