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Animoca : L’expansion d’un Géant du Web3.0

Animoca n’est pas le nom le plus populaire du Web3.0. Pourtant, derrière ces quatre syllabes se cache un géant de l’industrie qui possède des parts dans plus de 400 sociétés du Web3.0 et de l’univers des NFT. Basée à Hong-Kong, la société est dirigée par Yat Siu un entrepreneur ambitieux qui forge le futur de cet écosystème.

Les débuts d’Animoca : une trajectoire en dents de scie.

 

  • 2011 – 2017 : Animoca, une société de jeux mobiles.

Animoca est fondé en 2011 par Yat Siu dans le but de développer des jeux mobiles. Les débuts de l’entreprise sont explosifs, dès 2012 l’ensemble de ses applications totalise plus de 40 millions d’installations. Mais très vite le destin s’inverse. La même année tout son catalogue de jeu est retiré de l’AppStore pour des raisons qui restent à éclaircir. Les années suivantes, Animoca parviendra à proposer de nouveaux certains jeux sur l’AppStore jusqu’à ce qu’en 2017, des restructurations de la plateforme de téléchargement d’Apple plongent Animoca au bord de la faillite. Un an plus tard, la société revend son portefeuille de jeux mobiles pour quelques millions de dollars.

 

  • 2018 L’aventure CryptoKitties : Un premier pas de géant.

Fort de cette rentrée d’argent, Yat Siu décide d’investir dans d’autres sociétés d’édition de jeux mobiles, et notamment Dapper Labs. Ces derniers sont les créateurs de CryptoKitties, un jeu en ligne qui permet d’échanger et d’élever des chats virtuels qui prennent la forme de NFT. L’engouement autour de ce jeu connaît un essor populaire inattendu qui permet à Animoca de retomber sur ses pattes. Voyant les échanges de NFT se multiplier, Yat Siu souhaite se consacrer pleinement à ce nouveau phénomène dans lequel il a beaucoup d’attentes. Il entame un virage franc vers l’univers du Web3.0 et des NFT.

 

Lire Plus : NFT : explications, origines, fonctionnement

 

  • 2018 – 2020 les premiers pas d’une stratégie fructueuse.

En parallèle de la vague CryptoKitties, les premières places de marché d’échange de NFT commencent à fleurir. Elles ont pour vocation de faciliter l’échange d’actifs numériques. Animoca saisit cette opportunité et investit très tôt dans OpenSea qui n’est alors qu’une start-up en early stage. C’est un investissement très stratégique, Yat Siu s’assure ainsi que ses futures acquisitions dans le domaine du Web3.0 pourront échanger leurs NFT via la marketplace d’OpenSea. C’est doublement gagnant : les entreprises acquises développeront plus facilement leur business en ayant accès à une place de marché fiable, d’autre part OpenSea se développera plus rapidement via l’augmentation de son trafic. De son côté, Animoca s’assure une présence à plusieurs échelons de l’écosystème.

A la même période Animoca devient propriétaire de The Sandbox. Ils joueront d’ailleurs un rôle non négligeable pour inciter des entreprises des industries traditionnelles à rejoindre l’aventure leur assurant un bénéfice d’image à court terme, ainsi qu’un éventuel bénéfice financier à long-terme si le métaverse gagne en popularité. Pour les premiers arrivés, c’est un pari dans lequel il y a peu à perdre et potentiellement gros à gagner.

 

  • 2020, un nouveau coup d’arrêt pour Animoca

Alors que la société était cotée sur le marché boursier australien depuis 2015, elle en est exclue en 2020. A ce moment-là, les actifs numériques posaient trop de complications légales aux autorités financières australiennes. A posteriori, cela fut un mal pour un bien. De fait, Animoca s’extrait ainsi d’un cadre règlementaire contraignant qui pouvait freiner son développement dans l’univers décentralisé du Web3.0. Depuis lors, Animoca est en constante expansion.

 

La stratégie d’acquisition d’Animoca

  • Un pari d’avenir sur les Play-to-Earn et les NFT

Au début de son expansion, Animoca s’est essentiellement tournée vers des entreprises du gaming Web3.0 qui développaient des jeux Play-To-Earn dans lesquels la dimension prise par les NFT est très importante. De plus, étant à l’origine une société reconnue de développement de jeux mobile Animoca bénéficie d’une certaine crédibilité qui facilite leur approche de ces entreprises.

 

Lire Plus : Qu’est-ce que le Play to Earn

 

  • Montage financier et partage de revenu

Cependant Animoca n’a encore que peu de fonds pour acquérir des entreprises. Alors, pour de nombreux deals, Yat Siu favorisera la méthode de l’échange d’action bien connue du milieu de la finance. C’est ainsi qu’Animoca possède aujourd’hui des sociétés très populaires comme : The Sandbox, Dapper Labs, Axie Infinity et bien d’autres encore…

L’autre dimension de sa stratégie financière consiste à focaliser ses investissements sur des start-ups en phase de seed, qui gravitent autour des NFT. Par la suite, ils accordent à la jeune entreprise 95% des revenus générés ne prenant qu’une commission de 5%. Il faut noter que c’est un partage très attractif pour une start-up. En supplément de l’investissement financier, Animoca se propose d’apporter son expertise et une aide opérationnelle pour contribuer au développement du projet de la start-up. Pour autant, selon les propres dires des entrepreneurs affiliés à Animoca, ils restent très libres dans leurs choix et la direction qu’ils souhaitent donner à leur projet.

Fort de cette stratégie, la valeur d’Animoca a grimpé en flèche. De fait, grâce au support opérationnel des experts d’Animoca, les seeds progressent très rapidement. L’entreprise de Hong-Kong jouit ainsi d’une image sérieuse et compétente qui donne confiance tant aux entrepreneurs du Web3.0 qu’aux investisseurs.

 

Et Maintenant ? Devenir un acteur total du Web3.0 en diversifiant les investissements.

Grâce à la confiance des investisseurs, Animoca a réalisé ces dernières années plusieurs levées de fonds pour un total dépassant les centaines de millions de dollars. La valorisation de l’entreprise s’établit aujourd’hui à plus de 5 milliards de dollars.

Ces fonds supplémentaires permettent à Animoca de développer sa stratégie pour devenir un acteur total du Web3.0. Les investissements ne se limitent plus seulement aux start-ups du gaming Web3.0 mais aussi à ce qui pourrait contribuer à leur épanouissement. Par exemple, Animoca possède des parts dans la licorne française Ledger, spécialisée dans la sécurisation d’actifs numérique. C’est un investissement très intelligent car Ledger apporte une solution pour sécuriser les actifs des entreprises d’Animoca mais aussi des particuliers qui utilisent leurs services.

De plus, ils sont derrières la création et participent à la validation des nœuds de la blockchain FLOW lancée par la société Dapper Labs (à l’origine de Crypto Kitties). Cette Blockchain de Layer 1 entend répondre au problème de scalabilité d’Ethereum afin de créer l’environnement adéquat au développement d’application Web3.0 et à la prolifération des échanges de NFT (qui sont au cœur des jeux Play-to-Earn).  Animoca souhaite que ce réseau soit rapide et accessible.

 

Lire Plus : Qu’est-ce qu’un layer ?

 

Dans la même dynamique Animoca a investi dans des projets qui ont pour objectif de rendre plus accessible l’univers des NFT au grand public. En facilitant l’accès au Web3.0 ils tendent à le démocratiser ce qui génèrerait naturellement une demande croissante pour leurs différentes applications : c’est un cercle infiniment vertueux.

On l’aura compris, les investissements d’Animoca se veulent très réfléchis et pourrait bien faire d’Animoca un futur géant tapis dans l’ombre du Web3.0…

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Karl Luneau

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