Avant l’arrivée d’internet, l’information et le divertissement étaient dominés par les géants des médias : la télévision, la radio et les journaux notamment. Pour faire simple, tout le contenu qui était consommé était d’abord sélectionné par ces grands acteurs. Au fur et à mesure que l’internet évoluait, les consommateurs évoluaient aussi.
Dans le Web 1.0, le consommateur pouvait uniquement lire les informations qui étaient présentes sur une page internet (le fameux « read only »). En passant au Web 2.0, il peut désormais commenter, réagir, liker et lui aussi créer et partager du contenu sur internet.
Au fil du temps, l’internet a donné naissance à des « créateurs » qui créent et partagent du contenu avec leur communauté. Il s’agit d’une véritable révolution dans la manière de produire, distribuer et consommer du contenu, qui a conduit au développement de la ‘creator economy’ (ou économie des créateurs), qui sera encore plus grande dans le Web 3.0.
Quelles sont les différentes étapes de la Creator Economy ?
- Au milieu du 18e siècle
Nous vivons dans une économie industrielle : la plupart des individus gagnent leur vie en fabriquant des choses. C’est l’ère de la fabrication.
- Après la Seconde Guerre Mondiale
Dans les années 1950, nous entrons dans une économie de la consommation : les individus créant plus de biens qu’ils n’en achètent, les biens ne sont plus « rares ». Il faut désormais donner envie au consommateur d’acheter en le plaçant au centre de cette nouvelle économie. Les médias commencent à communiquer sur les nouvelles tendances, encourageant les individus à dépenser davantage pour être à la page.
- Dans les années 1990 :
L’économie de la consommation se digitalise. À l’ère de l’internet, ce nouvel environnement économique numérique fait naître la demande d’un nouveau type de créativité : une créativité innovante et digitale. On parle d’économie créative (attention, pas des créateurs !). Bien que ce terme d’« économie créative » fasse penser que le créateur est au centre de celle-ci, la réalité en est bien loin.
- Pendant la crise des années 2008
Les plateformes des géants informatiques (Google, Facebook, YouTube, etc.) sont devenues si populaires qu’elles ont commencé à concurrencer les médias traditionnels. Les consommateurs se sont entièrement tournés vers ces plateformes et les ont utilisées comme principale source d’information. C’est là que naît la ‘creator economy’. Là où dans l’économie de la consommation, les consommateurs achetaient seulement ce qui leur était offert, l’économie des créateurs leur permet de participer, interagir et créer de la valeur. Elle leur a permis de devenir de réels « produits » et de monétiser cela. Toute personne disposant d’un ordinateur peut désormais devenir créateur.
Creator Economy : quels sont les apports ?
L’économie des créateurs a permis de débloquer une grande variété de moyens de monétiser le travail des créateurs. Si un artiste ne pouvait auparavant gagner de l’argent qu’en vendant ou en concédant ses droits de propriété intellectuelle, il peut désormais le faire à travers la publicité, le parrainage de marques, les liens d’affiliation, le streaming et de nombreuses autres manières. Génial non ? Sauf qu’une (très grosse) partie de ces revenus va à la plateforme sur laquelle le contenu est créé. Par exemple, Spotify prend une commission monumentale (d’environ 30 à 35%) sur le travail des artistes.
L’objectif principal de l’économie des créateurs est de renforcer l’entrepreneuriat des créateurs en ligne en leur fournissant des outils adaptés et en supprimant toute barrière ou discrimination. Les créateurs sont définis par n’importe quel individu créant du contenu et interagissant avec ses fans (ça peut être un YouTuber, un musicien, un chanteur ou un humoriste). Ils sont près de 50 millions !
Lire plus : Top 10 des créateurs de contenus sur Linkedln
La place de la blockchain dans le Creator Economy
La puissance de la blockchain réside dans sa capacité à créer un environnement transparent, décentralisé et à supprimer le tiers de confiance pour la creator economy. Ainsi, dans un écosystème entre le créateur de contenu et sa communauté, la plateforme (YouTube par exemple) sert de tiers de confiance qui permet de partager l’information (tout en imposant ses règles et contraintes)
Les plateformes sont un peu la troisième roue du carrosse. Elles représentent certes le tiers qui va faciliter la création ou la distribution de contenu, mais prennent une commission au créateur, chargent des frais ou en facturent des publicités pour se rémunérer davantage. C’est le cas de YouTube, TikTok, Instagram, Spotify, etc.
La blockchain alimente donc la désintermédiation des plateformes qui se situent entre les fans et les créateurs. Des acteurs comme Rally, Bitclout, Roll, ou encore Coinvise permettent aux créateurs de créer leur propre token (jeton) et créer leur propre “économie ouverte”. Cette économie n’est possible que dans le Web 3.0, qui représente la troisième ère d’internet, un web décentralisé reposant sur la technologie blockchain.
Les apports du Web3 dans la Creator Economy
L’essence du concept de Creator Economy dans le Web3 réside dans :
- L’élimination des plateformes intermédiaires entre les créateurs et leurs fans
- Le fait de rendre les créateurs propriétaires à 100 % de leurs données, de leur marque et de leur travail
- La transparence dans leur business et l’argent réellement gagné
- La créativité authentique plutôt que la production de contenu motivée par la publicité
Le Web3 permet donc à ces créateurs de pouvoir détenir leurs propres tokens, de les échanger avec leurs fans et ainsi créer leur propre économie ouverte indépendante. Les experts du domaine affirment que si ce modèle réussit, les créateurs ne seront plus de simples produits mais deviendront au contraire de nouvelles économies.