Comme à son habitude, la PBS invite des speakers de qualité. Nous retrouvions ainsi :
- Laurence Arnold, Head of Innovation Management and Strategic Initiatives – AXA Investment Managers
- Stéphane Blemus, PhD, Secrétaire général – Société Générale – Forge
- Charles Moussy, Head of Innovation – Autorité des marchés financiers (AMF)
- Alexander Tollast, Counsel, Finance & Capital Markets – Clifford Chance
- Frederick Lacroix, Partner, Head of Financial Regulations & FinTech – Clifford Chance
Qu’est-ce que la tokenisation ?
Laurence Arnold a ouvert le bal en définissant la tokenisation de titres financiers.
Ce concept consiste à transformer un titre financier traditionnel en une série de tokens numériques, en utilisant la technologie blockchain.
Lire plus : Qu’est-ce que la Blockchain ?
Un titre financier est généralement un actif tangible ou intangible qui peut être acheté et vendu, comme une action ou une obligation. La tokenisation consiste à prendre cet actif et à le fractionner en unités plus petites, appelées tokens, qui peuvent être achetées et vendues individuellement.
Ces tokens sont ensuite enregistrés sur une blockchain, qui est une base de données décentralisée et sécurisée qui enregistre toutes les transactions effectuées avec ces tokens. Cela permet de faciliter les transactions et de rendre le processus de négociation plus transparent et plus efficace.
En fin de compte, la tokenisation d’un titre financier permet à des investisseurs de posséder une fraction d’un actif, sans avoir à acheter l’actif entier. Cela peut rendre l’investissement plus accessible et permettre à un plus grand nombre de personnes de participer aux marchés financiers.
Pourquoi tokeniser ?
Pour les acteurs financiers, la principale justification reste le coût.
Du point de vue du coût opérationnel, il est important de savoir qu’en France les titres sont numérisés depuis les années 80. Ceci n’est pas le cas de nos voisins allemands et anglais (ou autres). Mais bien que ces titres soient numériques, ils nécessitent encore beaucoup de vérifications humaines et ainsi cela accroît le risque d’erreur (et coûts liés).
Cela conduit également à une économie de coûts intermédiaires. L’utilisation de la blockchain permet un accès à l’information plus rapide (quasi instantané), à tout moment, sans passer par un intermédiaire et surtout fiable car l’information sur la blockchain est une réalité commune à tous les acteurs.
La tokenisation créée de nouvelles opportunités économiques. L’exemple des green bonds est l’exemple parfait. La blockchain permet une transparence totale des transactions, de l’utilisation des fonds, du financement des bons projets, du suivi de l’impact de l’investissement, etc. La finance décentralisée (DeFi) permet également de toucher de nouvelles niches de liquidités pour les acteurs traditionnels.
Lire plus : Qu’est-ce que la Finance Décentralisée (DeFi) ?
Comment on tokenise un actif financier et comment choisit-on entre une blockchain publique et une blockchain privée ?
Pour Stéphane Blemus, le Secrétaire général de Forge (Société Générale), le choix d’une blockchain est très souvent un choix idéologique pour une grande partie des acteurs de l’écosystème. Cependant, pour les acteurs traditionnels, ce choix doit être plus pragmatique et répondre aux besoins du client. Ainsi, Forge privilégie les blockchains publiques car elles ont un aspect cross border et permet une internationalisation plus rapide. M. Blemus nous cite “Ethereum et Tezos parmi 5 ou 6 blockchains publiques privilégiées”.
Lire plus : Qu’est-ce qu’Ethereum ?
Quelle différence avec un bond traditionnel et digital bond ?
Globalement, pour Alexander Tollast, les digital bonds ont pour intérêt d’accélérer les transactions. L’émetteur peut obtenir ses fonds le jour même alors que cela lui aurait pris 3 ou 4 jours traditionnellement. L’utilisation de smart contrats permet également d’automatiser le processus et ainsi éviter les actions humaines (et donc diminue tous les risques liés). La cryptographie permet de sauvegarder la donnée, plus de transparence et enfin plus de liquidité notamment via la création d’un marché secondaire.
Lire plus : Qu’est-ce qu’un Smart Contract ?
Enfin, pour Laurence Arnold, la tokenisation n’a actuellement pas vraiment d’intérêt car Axa en a une utilisation purement expérimentation elle. “Nous pensons fermement que le marché va se transformer et utiliser cette technologie pour une meilleure efficacité de post marché.”