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Les limites au développement de la ReFi 

La ReFi est une approche prometteuse, au niveau financier, social et environnemental. Il est important d’en connaître les limites actuelles et les limites futures pour pouvoir mieux répondre aux challenges de demain. Quelles sont les limites de la ReFi ?

Qu’est-ce que la Finance Régénérative ?

La Finance Régénérative (Regenerative Finance en Anglais, ReFi) est une approche de la finance qui prend en compte les aspects sociaux et écologiques actuels. 

 

En allant plus loin que la « Durabilité », les enthousiastes de la ReFi cherchent à créer un impact positif à long terme, pas à réduire les aspects négatifs. Pour ce faire, ils investissent dans des projets permettant de reconstituer ou régénérer des écosystèmes ou à favoriser une meilleure répartition des ressources entre les humains.

 

Un support central pour mener cette révolution financière est la blockchain : elle permet de créer un système financier plus efficient et efficace. Les choix sont fait par des groupes  plutôt que des individus, les systèmes de paiement utilisés sont plus rapides, les intermédiaires sont limités, et donc les frais moins importants. Ainsi, la ReFi s’inscrit dans la Decentralized Finance (DeFi).

 

Lire plus : Qu’est-ce que la DeFi ?

 

 

Si cette approche semble prometteuse, autant en termes financiers qu’en ce qui concerne ses impacts sociétaux, sociaux et environnementaux (c’est même central), il est important d’en connaître les limites actuelles et les limites futures pour pouvoir mieux répondre aux challenges de demain.

 

Ainsi, quelles sont les limites de la ReFi en général, et celles de la DeFi en particulier ? Qu’est ce qui va pouvoir limiter leur développement dans le futur ?

 

Lire plus : Allier profit et impact : la puissance de la finance verte

 

 

Pourquoi la ReFi pourrait ne pas être un succès ?

Les limites au développement de la Finance Regenerative (ReFi) pourraient être

  • Technologiques
  • Organisationnelles
  • Liées à l’évaluation de l’impact des projets
  • Liées à la méconnaissance du grand public
  • Législatives
  • Financière

Pour faciliter la lecture, nous allons classer ses limites potentielles dans deux catégories : celles qui tiennent de la blockchain, de la DeFi d’un côté et celles qui sont spécifiques aux applications sociales et environnementales (la ReFi) d’un autre côté.

 

Quelles sont les limites au développement de la DeFi ?

La DeFi à ses propres limites, et évidemment, lorsque la finance régénérative utilise la blockchain comme support, elle rencontre les mêmes enjeux. En voici quelques-uns particulièrement importants :

Le manque de sensibilisation sur les projets

Les projets blockchain sont relativement peu connus. L’écosystème est plus complexe (plus inhabituel ?) que le système économique, classique, et cela peut freiner le développement de l’écosystème. 

 

L’impact d’une entreprise est central, mais tant que l’écosystème ne sera pas mieux connu et plus utilisé, une forme de méfiance envers les acteurs pourra exister. Peu de médias couvrent les évolutions de l’écosystème blockchain ou mettent en valeur les entreprises et initiatives lancées sur le web3.

La gouvernance web3 est-elle vraiment optimisée ?

Un argument central des détracteurs du web3, est que les décisions peuvent être concentrées dans les mains de quelques individus. Les process basés sur le proof of stake (PoS) font que si quelques individus détiennent une grande part des coins de la blockchain ou de l’entreprise, ils prennent la majorité des décisions. On risque alors de ne plus avoir la décentralisation souhaitée par la plupart des acteurs. C’est notamment l’argument de personnalités politiques au niveau européen, qui militent pour une réglementation forte de l’univers web3. 

 

Mais cet argument n’est-il pas aussi vrai pour les actionnaires des grandes entreprises ? Un « propriétaire », qu’il détienne 20% des actions ou 20% des coins sera toujours un acteur important.

La DeFi est un sujet complexe technologiquement

Le bon développement de la DeFi passe par la création d’applications concrètes, qui doivent être codées par des experts. Or le web3 est jeune et il n’existe que très peu d’experts et peu de formations certifiantes pour les développeurs. La jeunesse et le dynamisme de l’univers blockchain est aussi un frein à son développement massif.

Même si des innovations sont développées chaque semaine, de nombreux défis technologiques de fond restent à être relevés, comme la rapidité d’enregistrement des nouveaux blocs, la congestion des blockchains, la fiabilité des smart-contracts, qui peuvent avoir des bugs …

La DeFi n’est pas une solution parfaite au niveau financier

Le système financier « classique » a des avantages que l’on ne retrouve pas toujours dans la Finance Décentralisée. Par exemple, les banques absorbent une partie du choc financier lors des crashs économiques et ont des outils pour limiter l’impact à long terme, notamment avec une gouvernance coordonnée des taux d’intérêts. Cependant, ces banques peuvent aussi créer des chocs économiques, rappelons que la crise de 2008 est financière et vient de prêts peu judicieux.

 

Pour les financiers « classiques », investir dans le web3 signifie prendre de grands risques, car ils ne comprennent pas vraiment le sujet, nous en avons parlé précédemment. 

 

Investir dans la DeFi, c’est aussi investir dans un système financier alternatif, qui donne une place moins importante aux banques actuelles, et par conséquent, cela devient un investissement risqué et dangereux pour les institutionnels. 

 

Les limites intrinsèques de la ReFi

Comment mesurer l’impact de la ReFi ?

Avoir un impact est une intention louable, mais personne n’a réussi à comprendre comment calculer l’impact de manière précise ni comment lui donner une valeur claire. Il faut en effet prendre en compte de nombreux liens de causalité, de nombreuses externalités pour comprendre finement les résultats d’une action et cela nécessite des experts. 

 

Les entreprises (web3 ou non), les institutions mais aussi les centres de recherches font de nombreux efforts à ce sujet. Il s’agit d’un défi global, pas uniquement un défi de la ReFi. 

 

Pouvoir clairement identifier l’impact écologique ou social d’un projet sera un grand pas vers des investissements mieux renseignés et plus abondants. D’un autre côté, un projet ayant un grand impact (même s’il est calculé de manière approximative) pourrait aider à mettre en avant les initiatives de la ReFi.

 

Lire plus : ReFi et Web3 : le nouveau paradigme ?

 

 

Les limites financières de la ReFi

Nous l’avons déjà dit la DeFi (et à fortiori la ReFi) sont des sujets peu connus est assez complexe à comprendre dans le détail. A ce problème majeur s’ajoutent des limites financières plus spécifiques.

 

Investir dans un projet à impact ne permet pas de maximiser les retours financiers à court/moyen terme, alors que c’est l’objectif fixé par les acteurs institutionnels. Même si l’on pourrait dire que le retour sur investissement est meilleur si l’on se concentre sur des projets à impact, aucun acteur n’est prêt à faire cet effort aujourd’hui. Il vaut mieux investir 1 millions d’euros aujourd’hui pour développer un moteur moins polluant que 100 millions d’euros demain pour inventer une machine à dépolluer en urgence.

 

Aussi, les projets web3 ont souvent un aspect fortement novateur, que ce soit socialement, ou écologiquement. Le web3 est obligatoirement lié à un partage différent de la valeur, car l’utilisateur est souvent propriétaire d’une partie des éléments avec lesquels il interagit. Cela implique un risque supplémentaire pour les investisseurs.

 

La DeFi n’est pas la seule possibilité pour avoir un impact positif

Nous l’avons rapidement évoqué précédemment : la DeFi n’est pas l’unique possibilité pour rendre le monde meilleur. 

 

Il est possible d’avoir un impact en limitant les émissions existantes, sans effet régénératif (pensez à un moteur plus performant énergétiquement, c’est une avancée, mais ça n’a rien de régénératif). Il est envisageable d’avoir une volonté régénérative sans passer nécessairement par la blockchain. D’ailleurs si le web3 est un support central pour la ReFi, il n’est pas au cœur de sa naissance.

 

Lire plus : Quelles sont les origines de la ReFi

 

 

Comment faire prospérer la ReFi ?

Impliquer des acteurs professionnels (c’est à dire convaincre des gouvernements, des entreprises et des fonds d’investissements de mettre la ReFi en avant, que ce soit par des politiques encourageant les actions écologiques, des investissements corporate, financiers etc.) mais aussi impliquer des acteurs individuels comme peuvent le faire par exemple Team for the Planet ou Erable !

 

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