Qu’est-ce qu’un RWA ?
Les Real World Assets (RWA) sont des actifs des marchés traditionnels qui ont été tokenisés puis déployés sur la blockchain. Parmi eux nous avons les biens immobiliers, les obligations d’Etat, des actions, des métaux (cuivre, or…), et même des œuvres d’art.
L’expansion des RWA contribue à rendre floue la frontière entre le réel et le numérique. Cependant, on peut voir cela comme la solution pour permettre de démocratiser l’investissement dans les actifs numériques.
En 2022, les actifs numériques représentaient 310 milliards de dollars, soit 0.4% du PIB mondial. Cette part a vocation à évoluer de façon exponentielle selon Boston consulting group. Pour eux, les Real-World Assets pourraient atteindre 16 trillions de dollars en 2030, soit 10% du PIB mondial. En 8 ans, la part de marché serait multipliée par 25.
Qu’est-ce que la tokenisation ?
La tokenisation est le processus de traduction d’un objet en unité de valeur numérique : le token. Dans le cas des RWA c’est le fait de placer la propriété d’un actif tangible sur la blockchain en tant qu’actif numérique.
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Pourquoi tokeniser un objet tangible existant déjà dans la finance traditionnelle ?
Les avantages sont nombreux, les actifs vont bénéficier de la technologie blockchain. Cela va avoir un impact positif sur la transparence des transactions. Par cette transparence, nous entendons aussi la facilitation de la preuve de la propriété du token. En effet son propriétaire, même si désigné sous un pseudonyme, est sans équivoque.
Concernant l’attribution d’un pseudonyme, il ne faut pas confondre pseudonymisation et anonymisation. Grâce au protocole Zero Knowledge Proof (ZKP) ou, en français, preuve à divulgation nulle de connaissance, certaines blockchains conservent la vie privée de leurs utilisateurs. Par ce protocole il est possible de prouver mais sans divulguer des éléments relatifs à la preuve. Ainsi il est possible, grâce au protocole ZKP, de prouver son identité sans la dévoiler.
La tokenisation permet de contrer les limites du « monde réel » : les actifs peuvent être morcelés, là où traditionnellement cela est impossible. Par exemple, il sera possible de diviser une œuvre d’art ou encore un bien immobilier sans passer par un organisme tiers. N’importe qui peut posséder une part d’un bien qu’il aurait été incapable de s’offrir auparavant. L’accessibilité à la propriété est renforcée grâce à cette divisibilité.
Pour finir, nous pouvons considérer que les acteurs reprennent le pouvoir sur leurs transactions. En effet, ces derniers sont libres de diviser leur bien, de se les échanger à n’importe quel moment et de connaître le passif de transactions de celui-ci.
Evidemment, rien n’est sans risque
Le manque de régulation empêche l’écosystème et les actifs numériques de se développer pleinement. Grâce à une régulation ad hoc nous pouvons imaginer les métiers de la finance traditionnels s’emparer du phénomène et proposer ce genre de prestation à leurs clients.
Autre point négatif relatif au manque de régulation : l’absence de force probante de la blockchain. Aujourd’hui la jurisprudence ne reconnaît pas aux réseaux décentralisés la qualité de preuve en matière de propriété intellectuelle.
Quel avenir pour les RWA ?
Les doutes sur l’avenir concernent principalement la position que va prendre le législateur européen : va-t-il permettre l’utilisation des RWA et ainsi permettre un libéralisme extrême et décentralisé ? Si oui dans quelles conditions ?
Pour l’instant l’écosystème est très peu régulé mais, lorsque cela sera le cas, il faut s’attendre à l’intégration d’intermédiaires par le Législateur. Ces intermédiaires auront pour mission de faire respecter les textes établis et aussi de protéger le client final. Par la mise en place d’intermédiaires, les frais afférents aux transactions effectuées sur la Blockchain, qui sont pour le moment inexistants ou faibles, sont appelés à augmenter. Malheureusement pour que les RWA se développent pleinement, il est essentiel que le Législateur régule, ce qu’il fera sûrement par la mise en place d’autorités régulatrices qui feront aussi office d’intermédiaires.
Dans le futur il est probable que des entreprises telles que Maple Finance aient vocation à se développer. Cette plateforme se concentre sur les créances (330 millions de dollars d’encours de prêts institutionnels) grâce à une collaboration avec les acteurs traditionnels et les leaders de la finance décentralisée.
Ce type d’entreprise est vouée à se diversifier : il est probable qu’elles développent leur offre d’actifs en proposant des métaux lourds, des œuvres d’art etc.
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