En septembre 2014, l’écosystème crypto découvrira deux innovations qui marqueront la décennie suivante : le principe de l’ICO (Initial Coin Offering) et le lancement de l’Ether (ETH) par l’Ethereum Fondation. Une ICO est une expression qui dérive du terme IPO (une introduction en bourse) et désigne une levée de fonds en cryptomonnaie (et permet par la même occasion de mettre sur le marché une grande quantité de ce token). L’ICO de l’ETH (et donc la première ICO de l’histoire) aura permis de financer le développement de la blockchain Ethereum. On parle alors de 31 529 BTC levés, soit 18.4M$ au cours de l’époque.
Pourquoi Ethereum a t-il été conçu ?
A l’origine de cette brillante idée : une brillante équipe menée par Vitalik Butterin. En janvier 2014, à l’occasion de The North American Bitcoin Conference à Miami, un groupe de passionnés va louer une maison et accélérer la réflexion et le développement de Ethereum. Cette équipe est composée de Gavin Wood, Charles Hoskkinson, Anthony Di lorio et Vitalik Buterin. Plus tard, Anthony Di lorio précisera que “Ethereum a été fondé par Vitalik Buterin, moi-même, Charles Hoskinson, Mihai Alisie & Amir Chetrit (les 5 initiaux) en décembre 2013. Joseph Lubin, Gavin Wood & Jeffrey Wilcke ont été ajoutés début 2014 en tant que fondateurs”.
L’ambition de Vitalik et ses co-fondateurs était de fournir à l’écosystème blockchain un nouvel outil : un couteau Suisse permettant de développer des outils et des applications décentralisées (dApp). En effet, jusque-là l’écosystème pouvait compter avant tout sur des projets de monnaies échangeables, or pour Vitalik il était important de pouvoir enfin développer des programmes et applications décentralisées. Cette idée conduira au développement des smart contracts, des programmes automatisés qui vont permettre le développement de diverses applications, notamment la Finance Décentralisée (DeFi) et les NFT.
Les caractéristiques techniques d’Ethereum
Ethereum est donc une blockchain, évoluant actuellement avec un consensus de Preuve de Travail (PoW) mais tentant l’exploit de migrer vers un consensus de Preuve d’Enjeu (PoS) car cette dernière est plus scalable et moins énergivore. La monnaie de paiement sur le réseau Ethereum est l’éther (ETH). Ce dernier permet à la fois de rémunérer les mineurs (validateurs), qui garantissent la validité de la chaîne de blocs, et permet de payer les frais lors d’utilisations des DApps (Decentralized Application).
Si le rôle principal de Bitcoin est de transférer de la valeur, le rôle de Ethereum est de construire des applications décentralisées. Ainsi, les développeurs d’applications vont pouvoir en développer sur le réseau Ethereum plutôt que d’investir dans des serveurs. Ces applications qui se veulent décentralisées (dApp) sont créées grâce à des smart contrats, des programmes autonomes qui s’exécutent automatiquement lorsque des conditions prédéterminées sont remplies. Ils ne nécessitent pas l’intervention d’un tiers de confiance, ce qui garantit par définition leur décentralisation.
La puissance d’Ethereum : l’open-source, une aide pour le développement
Une des choses qui rend Ethereum si spécial et innovant est qu’il s’agit d’une blockchain programmable open-source et sans permission, ce qui signifie que tout le monde peut programmer / construire n’importe quoi sur Ethereum. On dit qu’un développeur crée une application “build” sur le réseau Ethereum. N’importe qui peut simplement copier-coller des lignes entières de code pour créer sa propre application, sa propre monnaie ou simplement réutiliser des fonctionnalités que d’autres ont déjà créées.
Ethereum utilise le langage de programmation Solidity, qui a une syntaxe qui se rapproche de JavaScript. De nombreuses ressources existent pour apprendre à programmer en Solidity, vous les trouverez dans un article dédié.
Les jetons (tokens) créés sur Ethereum
L’un des autres apports d’Ethereum au développement de l’écosystème est la création des tokens ERC-20. Il est à présent possible de créer sa propre cryptomonnaie, sur le réseau Ethereum, sans connaissance sur la technologie blockchain. Cette crypto sera gérée par un smart contract suivant le standard ERC-20.
Plus tard, l’apparition du standard ERC-721 permettra de donner naissance aux NFT (Tokens Non-Fongible). La création des NFT donnera elle-même naissance à une infinité de cas d’usages (Art, monde virtuel, jeux vidéo, immobilier, etc.).
Lire plus : NFT : Qu’est-ce que c’est ?
Le système de gaz sur Ethereum
Comme vu précédemment, les frais de transactions sur la blockchain Ethereum sont payés avec des éthers (ETH). Ainsi, chaque utilisation de la blockchain (et donc des applications construites dessus) va générer des frais de transaction (les “gas fees”) payés en ETH.
Il est possible d’ajuster le montant maximum de gaz que vous êtes prêt à payer pour une transaction. Cependant, ce choix de votre part pourrait vous nuire. En effet, imaginons que vous souhaitez limiter les frais pour la blockchain Ethereum et que vous choisissez des gas fees trop faibles, ces derniers ne suffiront pas à aller au bout de l’opération. Ainsi, cette opération sera annulée et les comptes ne seront pas débités (mais dans le cas de mint ou autres opérations rapides vous serez passé à travers d’opportunités uniques). Si vous sur-payez la transaction, le surplus vous sera remboursé.