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Quelle gouvernance avec le Proof of Stake ?

Débutant
Vote crypto

Le Proof of Stake est plus rapide et moins énergivore que le Proof of Work. Cependant, le système de nomination des validateurs a un point faible qui pourrait mener à une concentration des décisions autour de quelques gros acteurs. 

 

Qu’est ce que le Proof of stake ?

Proof of Stake (PoS) est un mécanisme de consensus blockchain. La validation des transactions et la création de nouveaux blocs y sont effectuées par des représentants choisis. Ce terme vient en opposition au Proof of Work (PoW) utilisé sur Bitcoin, ou les “mineurs” essayent tous de calculer le nouveau bloc.

 

Avec PoS, les participants, appelés “stakers”, bloquent une certaine quantité de leur cryptomonnaie comme garantie pour être éligible à valider des transactions. Ensuite, le “validateur” est sélectionné aléatoirement parmi les acteurs ayant bloqué leur crypto. Bloquer un coin signifie que l’on a une chance d’être choisi, en bloquer 200 signifie que l’on a 200 chances d’être choisi.

 

Ainsi, les acteurs ayant un enjeu important à ce que la blockchain fonctionne bien (ils possèdent beaucoup de coins) ont un rôle important et assurent sa sécurité. “Enjeux” en anglais se dit “Stake”, on pourrait parler en Français de “Preuve d’Enjeux”.

 

Le PoS est un mécanisme rapide, plus économe en énergie et qui minimise les frais. En effet, on peut calculer plusieurs blocs en même temps, et un seul ordinateur calcule chaque bloc, alors que tout le monde cherche à calculer le même bloc avec PoW.

 

Lire plus: Proof of Work VS Proof of Stake : quelle différence ?

 

 

Pourquoi la Gouvernance Proof of Stake peut être un danger ? 

On l’a vu, PoS présente de nombreux avantages, mais certains considèrent qu’il pourrait poser des défis en matière de gouvernance. 

 

On peut rapidement voir que les décisions peuvent être concentrées autour de quelques wallets. Ceux qui détiennent un nombre important de coins et les mettent systématiquement en jeux pour obtenir la prochaine validation.

 

Bloquer un grand nombre de coins permet d’avoir une plus grande probabilité d’être désigné en tant que validateur d’un bloc.

 

On aurait alors une forme de centralisation du pouvoir de la part de quelques riches wallets. Pourtant la raison principale de la création de Bitcoin et des blockchains est de pallier aux défauts du système financier centralisé.

 

 Lire plus : Qu’est ce que la Finance Décentralisée ?

 

 

Comment contrer les défauts de Gouvernance Proof of Stake ?

Pour atténuer les défauts potentiels de Proof of Stake (PoS) en matière de gouvernance et de DAO (Organisations Autonomes Décentralisées), plusieurs approches peuvent être envisagées:

Utiliser le Delegated Proof of Stake (DPoS)

DPoS est une variante de PoS. Un groupe de témoins (“witnesses” en anglais) est élu parmi les gros détenteurs de coins, ce groupe doit ensuite calculer le block. Le block est ajouté à la chaîne si une majorité des témoins le valide.

 

Même si un critère de taille est toujours présent, on a plusieurs témoins qui se partagent la charge. Le système est toujours plus performant que PoW car seul quelques acteurs (généralement entre 21 et 101) calculent les blocks.

 

De plus,  il y a une forte compétition pour faire partie de ce groupe. Cela pousse les témoins existant à montrer qu’ils sont dignes de confiance et limite le risque. Être validateur de block est en effet prestigieux mais permet aussi de gagner un coin ou un fragment de coin.

 

On peut ainsi imaginer un grand nombre de schémas de gouvernance : 

  • nominations selon des critères variés
  • des responsabilités temporaires
  • des consultations de la communauté
  • etc

 

Ces approches ont cependant des défauts : elles font l’hypothèse que les détenteurs de tokens qui votent pour élire les témoins ont un avis  éclairé. Peut-on légitimement dire que l’on connaît les motivations des personnes se proposant en tant que témoins ? Peut-on aussi dire que l’on comprend les enjeux de gouvernance d’une blockchain lorsque l’on détient quelques coins et que l’on débute dans le web3 ?

 

Ne pas utiliser de plateforme centralisée

Garder ses tokens sur des wallets personnels plutôt que sur des plateformes centralisées permet de réduire la capacité d’influence de ces grandes plateformes

 

Coinbase, Binance, et plus récemment Paypal sont des plateformes très pratiques pour acheter, échanger et stocker des crypto monnaies. Mais de la même façon que les banques classiques “font travailler” votre argent en bourse, ces plateformes peuvent utiliser vos actifs tant que vous ne les retirez pas !

 

 Ils ont donc d’énormes réserves de crypto, qu’ils peuvent mettre en séquestre pour être validateur du nouveau block.

 

Une solution peut être de garder ses cryptos sur des plateformes non centralisées (on parle alors de self custody). Il est par exemple possible d’utiliser Metamask ou de stocker ses cryptos sur un support non connecté, comme une clé USB, ou une clé Ledger

 

Attention, si vous optez pour ces solutions, aucun bouton “j’ai perdu mon mot de passe” n’existera. La connexion est décentralisée et il en va de même pour les registres de mot de passe.

 

Lire plus : Les meilleurs wallets cryptos en 2023

 

 

Quelle est la meilleure gouvernance pour le web3 ?

Ne l’oublions pas, le web3 est encore en structuration, et le meilleur schéma décisionnaire reste encore à être inventé

 

PoS a des avantages significatifs mais pourrait mener à des abus de gouvernance au sein de DAO. Nous avons mis en lumière quelques pistes d’amélioration qui existent déjà aujourd’hui mais aucune solution n’est parfaite. Le meilleur compromis, qui sera adopté au final, n’a peut être pas encore été inventé, codé ou démocratisé.

 

Les équipes de développement doivent toujours rester ouvertes aux améliorations et aux retours des utilisateurs pour trouver la solution la plus pertinente; C’est valable pour le web 3 mais aussi pour tout les projets de développement.

 

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Colin Faguet

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