L’étude menée par Verian (anciennement Kantar) en partenariat avec l’Essec Business School, la French Tech Corporate Community et Claranet auprès de 77 responsables des activités digitales et responsables RH de grandes entreprises en France, se penche sur l’évolution des métiers de la data et de l’IA (Intelligence Artificielle) dans le paysage corporatif français. Les résultats mettent en évidence la place grandissante de la data au cœur des entreprises : maîtrise accrue, adoption de l’IA générative, métiers en mutation, recrutements en baisse mais toujours stratégiques.
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La prédominance de l’IA générative
L’étude révèle que 70% des grands groupes interrogés ont déjà intégré l’IA générative dans leurs stratégies, démontrant ainsi une adoption significative d’une technologie pourtant émergente. De plus, un quart de ces entreprises estiment être en avance dans ce domaine par rapport à leurs concurrents, illustrant la compétitivité accrue qu’elles cherchent à maintenir ou à acquérir. Par ailleurs, 40% des entreprises se montrent encore réticentes à partager leurs données pour enrichir une communauté sectorielle, y compris via des IA génératives privées.
L’essor de la gestion de données
Pour 69% des interrogés, la gestion et l’exploitation des données occupent une place de plus en plus centrale dans leur entreprise. Cette progression de 19 points en deux ans met en lumière l’importance croissante accordée à la data dans les stratégies commerciales et opérationnelles des entreprises. Par ailleurs, 87% des répondants considèrent que le top management de leur entreprise est aujourd’hui (très) bien sensibilisé aux enjeux de la data. Cela a un impact sur l’organisation des métiers de la data avec une maturité perçue qui privilégie un modèle d’organisation hybride (centralisée et locale) qui progresse (+5pts). 78% des entreprises ont mis en place des sessions internes d’acculturation aux sujets de la data et de l’IA, bien que celles-ci n’aient concerné qu’une minorité des salariés. Cependant, la moitié des interrogés estime que les formations proposées aujourd’hui en enseignement supérieur pour les métiers de la data ne sont pas assez nombreuses pour répondre aux besoins des entreprises.
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IA : Les défis du recrutement
80% des entreprises rencontrent des difficultés de recrutement dans les métiers technologiques, principalement en raison de la pénurie de profils qualifiés et de l’inadéquation des compétences des candidats avec les besoins des entreprises. Les compétences techniques demeurent essentielles lors des recrutements pour 55% des entreprises, mais une importance croissante est accordée aux soft skills, notamment la capacité à communiquer sur les données et à les relier aux enjeux métiers.
En ce qui concerne l’IA générative, un quart des entreprises envisagent des recrutements spécialisés dans ce domaine, bien que beaucoup restent encore dans l’expectative.
“L’enquête met en lumière une transformation significative des métiers de la data et de l’IA au sein des grands groupes français, avec une adoption croissante de ces technologies et une évolution des besoins en compétences. Pour rester compétitives dans un environnement en mutation rapide, les entreprises devront continuer à investir dans le recrutement, la formation et l’innovation, tout en relevant les défis liés à la gouvernance des données et à la gestion des talents.” déclare Clément Mary, Leader de la practice Data et IA chez Claranet.
“Cette année encore, alors que 87% des dirigeants se sentent bien sensibilisés aux enjeux de la data et que cette dernière est centrale ou très importante pour 69% d’entre eux, ils sont pour autant 50% à ne pas réussir à traduire ces enjeux en une vision claire sur leurs besoins de recrutement. Les entreprises n’ont donc pas encore, y compris au plus haut niveau, les compétences pour définir clairement et opérationnellement leur stratégie data. On comprend que 60% d’entre elles éprouvent des difficultés à retenir leurs talents. Pour éviter tout risque de confiance excessive, les dirigeants et managers doivent donc se former davantage aux compétences techniques essentielles” relève Guillaume Chevillon de l’ESSEC Metalab for Data, Technology & Society.
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