Solana est une blockchain publique qui ambitionne de révolutionner la finance décentralisée grâce à son nouveau protocole : le Proof-of-History. Parfois appelée « Ethereum-killer », elle est considérée comme l’une des principales blockchains concurrentes à Ethereum, notamment grâce à ses performances remarquables et des fonctionnalités de smart contracts prometteuses.
Avec plus de 11 millions de membres actifs, et le soutien de partenaires de renom, elle se forge peu à peu sa place dans l’écosystème blockchain. Découvrons sans plus tarder l’histoire de Solana, comment elle fonctionne, et quelles sont les applications de leur technologie innovante.
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L’histoire de Solana
Anatoly Yakovenko, ancien développeur chez Qualcomm, une entreprise spécialisée dans les technologies mobiles, met au jour en 2017 un nouveau protocole appelé Proof-of-History (preuve d’histoire). L’idée de ce protocole est de valider les transactions via un système d’horodatage, qui s’avère beaucoup plus rapide que les protocoles couramment utilisés dans les réseaux décentralisés.
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Il s’associe par la suite avec trois autres personnes : Greg Fitzgerald, Raj Gokal et Eric Williams pour cofonder Solana Labs. Après un testnet fonctionnel et une levée de fonds réussie, Solana est officiellement créée en 2020. Sa promesse : offrir des transactions plus rapides et moins coûteuses qu’Ethereum.
En 2021, face au succès des NFT et à la multiplication des besoins côté DeFi, beaucoup se tournent vers Solana pour ses performances très appréciables.
Cependant, l’affaire FTX de 2022 entame la réputation de la blockchain. Le prix du SOL s’effondre. Lors de cette crise, FTX et sa société sœur Alameda Research vendent en urgence leurs actifs pour éviter la faillite.
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Cela n’empêche pas Solana de continuer à développer des fonctionnalités innovantes misant sur sa technologie. Par exemple, elle annonce la sortie d’un nouveau smartphone basé sur Android spécialement conçu pour le Web3 (Saga).
Comment fonctionne la blockchain Solana ?
Solana base une grande partie de son fonctionnement sur le Proof-of-History, son protocole fondateur.
D’autres protocoles sont également utilisés conjointement tel que le Proof-of-Stake (PoS). Les validateurs y sont sélectionnés en fonction de la quantité de jetons détenus et pouvant être mis en jeu (staking). Chaque nœud de validation sécurise ainsi le réseau et les contributeurs reçoivent en retour une récompense sous forme de token SOL.
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La combinaison de ces deux protocoles permet une meilleure sécurité et gestion des ressources. Le PoH stocke les transactions réussies et le délai qui s’est écoulé entre elles. Le PoS sert à vérifier les processus et les blocs produits par le PoH. Ce choix technologique a permis à Solana de pouvoir effectuer 50 000 à 60 000 transactions par seconde, pour des frais de $0.00025. Si Ethereum prévoit de dépasser ces statistiques grâce à son passage au Proof-of-Stake, elle tarde à y parvenir.
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Par ailleurs, il est possible pour les développeurs de concevoir des smart contracts avec des temps d’exécution extrêmement courts. Le cod de programmation associé est généralement Rust, contrairement à Ethereum qui utilise le langage Solidity.
Quelles sont les applications possibles ?
Les performances du réseau Solana ouvrent des possibilités d’applications très variées.
- DeFi : l’efficience des transactions attire de nombreux acteurs de la finance. Citons le projet Mango Markets, un exchange décentralisé (DEX) qui permet à ses utilisateurs d’échanger des crypto-actifs sans intermédiaire. Ensuite, Tether qui en 2020 annonce l’intégration de son célèbre stablecoin USDT à la blockchain. Cela encouragera d’autres stablecoins à rejoindre le mouvement. Visa travaille également étroitement avec Solana.
- NFT : la plateforme Solanart, marketplace dédiée aux NFT, a vu le jour et permet aux vendeurs, acheteurs et collectionneurs d’échanger des NFT en utilisant le SOL.
- Gaming : GameShift est un exemple de projet intéressant. Il a été créé pour les développeurs de jeux vidéo qui souhaitent intégrer le web3 dans leurs créations. L’environnement est conçu pour permettre à ces derniers de se concentrer sur leur cœur de métier sans avoir à gérer les frictions liées aux spécificités blockchain. Les joueurs ne possédant pas de crypto-actifs auront la possibilité d’acheter des assets en utilisant leur carte de crédit.
- Applications décentralisées (dApps) : l’efficience du réseau Solana attirent de plus en plus d’utilisateurs de dApps insatisfaits des temps d’attente et des frais élevés pratiqués sur Ethereum. Par ailleurs, les développeurs ont la possibilité de construire leurs applications sur des langages connus et réputés tels que C, C++ et Rust. Ils n’ont pas besoin d’apprendre un nouveau code spécifique tel que Solidity.
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Solana : une blockchain à suivre de près ?
Solana est une blockchain récente mais en plein essor qui attire de nombreux investisseurs et initiatives multi-domaines. Son protocole unique de Proof-of-History lui a permis de sortir son épingle du jeu malgré les déconvenues rencontrées depuis sa création. Elle s’affiche comme un acteur clé du monde de la cryptomonnaie, mais fait face à une concurrence rude vis-à-vis des grands acteurs historiques.