La Finance Regenerative (ReFi) est une opportunité pour sortir du système financier et d’investissement classique en intégrant les enjeux sociaux et écologiques actuels. Vraiment ?
Utiliser le tampon ReFi pour paraitre vert sans réellement agir semble très intéressant pour des entreprises peu scrupuleuses. Mais alors, comment échapper au greenwashing dans la ReFi ?
Qu’est-ce que le greenwashing ?
Le greenwashing est un processus mensonger visant à donner l’impression qu’une entreprise, ses produits ou process de production sont respectueux de l’environnement, alors qu’ils ne le sont pas.
Ce process peut être volontaire ou non volontaire, c’est-à-dire qu’une entreprise peut fournir un effort vers les pratiques écologique, et s’en targuer, alors que cet effort est inutile, ou mal localisé.
Par exemple, une entreprise compense ses émissions : on propose souvent de planter des arbres pour compenser l’émission de CO2. Si la plantation (et donc la captation de gaz à effet de serre) n’est pas réalisée là ou les émissions sont réalisées, un décalage est créé et l’action est moins utile que l’on ne le pense. Planter des arbres au milieu d’une forêt ne compense pas réellement les émissions d’une usine en périphérie d’une ville, notamment si l’on regarde la qualité de l’air dans cette ville.
Le greenwashing dans la ReFi
La ReFi utilise les blockchains en tant que socle et plateforme technologique, la publicité de la blockchain font que les actes sont transparents, et le prix moindre par rapport à des activités financières « classique » devrait encourager les acteurs à prendre de vraies initiatives.
Ce n’est pas toujours vrai, mais il est plus difficile de faire du greenwashing avec la ReFi qu’avec la finance classique.
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La ReFi n’est pas un label
Utiliser les principes de la finance régénérative retourne plus de l’intention que du mode d’investissement. L’objectif de la ReFi n’est pas de montrer que l’on limite les dégâts autant que possible tout en générant un retour financier (Finance durable), mais bien de créer de la valeur sociale et écologique autant que possible. On agit en ReFi, alors que l’on déclare en finance ESG.
C’est donc compliquer de faire du greenwashing au sein de la ReFi.
Il est facile de dire que l’on a un impact positif lorsque l’on gagne de l’argent, alors que ce n’est pas vraiment le cas (par exemple une banque peut facilement dire qu’elle a de nombreux investissements verts). Il est plus compliqué de dire que l’objectif est social et écologique, alors que la majorité des retours sont financiers.
La ReFi peut mettre fin au greenwashing
La DAO permet d’avoir une forte visibilité sur les projets
Le problème principal de la finance classique est qu’elle est assez opaque. Votre banque utilise l’argent de votre livret A pour acheter des actions d’une grande compagnie pétrolière ou d’un élevage intensif, vous ne le saurez jamais (sauf si la participation est importante, ou qu’une ONG s’empare de l’affaire). Cependant, elle doit vous procurer un rendement de 4%, il faut bien qu’elle trouve l’argent quelque-part…
La Finance Régénérative s’inscrit sur la blockchain, et utilise bien souvent la forme d’une DAO, qui laisse aux parties prenante le droit de vote, et donc fournit de nombreuses informations.
Ce principe s’inscrit dans la raison d’être de la ReFi, car renvoie au principe de « participation renforcée » de Fullerton, qui a inventé le principe de finance régénérative.
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La blockchain est transparente et permet de mesurer l’impact d’un projet
On a une forte visibilité sur les projets et l’utilisation des capitaux engagés dans la ReFi. Un projet avec un impact peu mesurable, ou mettant en avant un retour financier par rapport à un retour social ou économique sera certainement disqualifié, ou alors sera accepté en connaissance de cause. Ce sera toujours de la ReFi, mais moins engagée, et si seul le critère économique est pris en compte, on saura qu’il s’agit de Finance décentralisée et non Régénérative.
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La ReFi en est à ses prémices, tout reste à faire
La raison d’être de la ReFi est de générer un retour social et économique, de régénérer les espaces au sein desquels nous évoluons. Pour ce faire, les technologies blockchain (tokens, DAO, etc.) sont utilisées.
Tout comme l’univers web3, la ReFi est naissante, et les décideurs d’aujourd’hui ne seront peut-être pas ceux de demain. La meilleure façon d’éviter le greenwashing dans la ReFi est certainement que certains acteurs engagés, croyant réellement dans ses principes agissent et forment un écosystème au sein duquel les initiatives peu ambitieuses sont directement classifiées comme telle et les impacts des projets sont quantifiables.